Changeons le monde
sans prendre le pouvoir

Gribouillages punk
pour ouvrir des brèches
dans une lutte asymétrique

Page de téléchargement gratuit

Au fond de la classe
le silence est éloquent
et les orties ne piquent pas

Au fond de la classe
l’auto-détermination est une norme
et l’auto-destruction est une vocation

Au fond de la classe
le progrès est la médiocrité
et le voyage est la destination

Au fond de la classe
le sérieux est insensé
et la performance est une défaite

Au fond de la classe
la peur est un défi
et la meilleure défense est l’attaque

Tu as déjà fait partie d’un groupe en lutte, avec plein de gens sympa préparant un argumentaire bien ficelé, sourcé et mis en forme avec application ? Tu as déjà essayé de partager un tel plaidoyer avec des journalistes ou des élu·es ? Sans aucun doute, tu n’as pas oublié de proposer des alternatives pertinentes et désirables…

Est-ce que ça a marché ? Est-ce que ça marche, de manière générale, d’essayer d’avoir un discours sensé, de s’appuyer sur les outils démocratiques pour médiatiser un débat sain, débouchant sur des mesures législatives à la hauteur des enjeux de notre époque, appliquées sans conflits d’intérêt ?

Ça fait plusieurs années que de nombreux groupes essayent et, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y a souvent des personnes butées, lâches ou corrompues qui nous empêchent d’imaginer et de concrétiser d’autres futurs, plus désirables et plus sains.

Un cancre de notre groupe vient de pondre un livre à ce sujet : « Changeons le monde sans prendre le pouvoir ». Complètement soûlé par l’hypocrisie du système médiatique, les manipulations des gouvernants et l’inefficacité de nombreuses actions de propagande, il s’interroge sur les méthodes possibles pour déverrouiller des luttes asymétriques et vient de publier un traité d’artivisme visant à proposer des solutions concrètes.

Tu te souviens quand, en 2021/2022 on a participé à la campagne « Carton rouge pour le Qatar » ? Notre camarade, qui se définit comme un Révolutionnaire convivialiste, te raconte en détail le contexte politique dans lequel cette campagne a germé, ce qu’elle a d’audacieux et de sobre en termes d’outils et de méthodes et quel en a été l’impact concret. Il est pas radin, il te donne aussi plein d’idées sur comment réutiliser ces outils dans le contexte de ton choix, même si tu es dans un groupe de une personne.

On te voit déjà venir, tu te dis « allez, encore un bouquin qui va me faire mal à la tête sans pour autant m’aider à avancer concrètement », mais ce serait se tromper que de penser ça. Il n’y a qu’à lire la préface, écrite par Gérald Darmanin, pour s’en rendre compte : même lui ne peut que reconnaître l’utilité d’un tel livre à 5 mois des JO 2024 !

Ce livre est un peu particulier : il est gratuit et disponible en PDF. Si tu l’aimes bien, tu verras tout à la fin des idées pour en obtenir un exemplaire physique, mais pour l’instant la seule possibilité c’est de le télécharger ici :

Si tu souhaites contacter l’auteur, tu peux nous envoyer un mail dont l’objet est « A l’intention de » et on lui transmettra : maquisal@protonmail.com

Diffusion à grande échelle

Si tu fais partie d'une maison d'édition ou que tu as les moyens pour du mécénat, tu peux nous contacter pour discuter de possibilités d'édition et diffusion d'exemplaires en grand nombre.

« Nous », c'est des camarades de l'auteur qui l'aidons à publier ce livre. Ça peut être toi aussi :)

Ce qu'iels en disent

Tu hésites encore ?

Bon, on est sympa, on comprend bien que ça te prend pas mal de temps et d’énergie à lutter contre le capitalisme et le patriarcat, alors on t’a mis de côté les passages préférés des relectrices et relecteurs :


Aujourd’hui j’ai choisi de compiler et de structurer ces écrits et réflexions pour pouvoir te fournir, chère personne qui lit ces pages, une « composition » qui, je l’espère, t’aidera pour œuvrer à l’avènement d’une société juste, digne et conviviale.


Comment pouvons-nous utiliser les Arts pour provoquer des situations émotionnellement si fortes qu’elles ouvrent, de fait, des brèches dans les dispositifs d’invisibilisation, d’oppression ou de répression de forces politiques pouvant apporter des changements sociétaux sains, profonds et durables ? Comment aider les structures qui doivent ménager la chèvre et le chou à avancer, si l’on a le privilège de n’avoir à ménager personne ?


C’est, pour moi, l’objectif premier de l’artivisme : faire reculer la dictature pour qu’elle craigne les conséquences qu’aurait une escalade des violences répressives et oppressives. Il nous faut violenter l’équilibre « contrôle de l’appareil d’état – culture dominante – forces populaires » pour la démasquer d’une manière qui la fasse reculer.


Si nous voulons une vraie Révolution, qui soit victorieuse et incorruptible, il nous faut reconnaître pleinement cette notion d’auto-amputation : ne pas avoir le courage d’aimer, avoir trop peur de l’inconnu pour se montrer vulnérables, voilà l’auto-amputation de nos luttes et de nos cœurs.


Ceci nécessite la création d’une Révolution permanente qui mènerait un combat culturel visant à promouvoir une culture du soin et du courage, dans le but de faire advenir une société conviviale.


Si nous pouvons utiliser nos méthodes où elles sont inattendues, en dictant le rythme de la lutte, en instrumentalisation la manière dont nos adversaires nous perçoivent ou pourraient nous percevoir, se signifier comme « sujets-en-lutte » d’une manière qui sidère ou choque des adversaires qui nous ignoraient jusque-là peut transcender le rapport de force des autres composantes de lutte contre le même adversaire. Au contraire, agir de manière autonome sans se demander comment en faire profiter une lutte de masses revient à ouvrir une brèche pour le plaisir de le faire : c’est parfaitement inutile, risqué et vaniteux s’il n’y a personne pour s’y engouffrer.


Diravet-on tujuoros se suotrtrme aux rlgèes dcietés par la buroegoiise puro êrte cmoiprs ?


Seule une action subversive, ciblée et émotionnellement très chargée pourrait forcer l’émergence d’un point de vue pertinent auprès de la majorité de la population.


En chacun et chacune d’entre nous qui ne sommes pas psychopathes il y a des cœurs qui ne veulent pas être pétrifiés, des cerveaux qui ne veulent pas être manipulés et des corps qui ne veulent pas être contraints.


Et si on se mettait à improviser ? Improviser, ce n’est pas faire n’importe quoi. Quand quelqu’un improvise, il y a un outil (son instrument) et une méthode (pour déterminer une structure harmonique et rythmique). Chaque morceau improvisé est le fruit d’années de gammes, de partitions, de reprises, d’essais. Mais ce n’est jamais n’importe quoi. Et c’est parfois du pur génie.


Des hordes de cancres en colère, prêtes à l’auto-dérision comme à l’auto-défense, voilà qui ne manquerait pas de faire reculer la bourgeoisie française ! Les artivistes doivent être des nuées de moustiques qui les empêchent de dormir la nuit en appuyant constamment où ça fait mal. Toute séquence planifiée de manière scolaire et toute attaque œuvrant à unifier les fronts de lutte (comme si c’était possible) sont vouées à échouer face à un système psychopathe : l’indifférence des dirigeants notables, l’inclinaison à l’amour imaginatif des foules et les armes de guerre des fonctionnaires de police deviendront vite des verrous asphyxiant la lutte.


Lorsque nous dénonçons « les multinationales », il ne faut pas oublier qu’elles sont composées de dizaines de milliers de personnes avec des degrés divers de responsabilités, de possibilités et de contraintes. On ne peut pas s’adresser de la même manière à un actionnaire, à un cadre intermédiaire ou au prolo qui conduit le bulldozer. Provoquer les émotions les plus intenses qui soient, ça peut aussi provoquer de la souffrance et pour être dignes et respectables, il faut veiller à ne pas faire souffrir les gens qui ont un métier pénible et de maigres revenus. Une action est un vrai succès lorsqu’elle fait souffrir les dirigeants notables et lorsqu’elle attise la rébellion de ses subordonné·es. La seule manière de se montrer dignes de confiance, c’est de respecter la dignité des personnes non-décisionnaires. L’autorité envers les dominants, la similarité avec les dominé·es : voici comment on peut développer un ethos convaincant.


S’il est important que les arguments de fond soient justes et que l’action s’appuie sur un solide plaidoyer, les artivistes ne cherchent pas le 20/20. Nos fautes, nos erreurs et nos provocations ne sont que l’expression de nos imperfections, de nos vulnérabilités et de notre incorruptibilité. Tout ceci nourri notre ethos et influe sur l’impact de l’action (ou des actions dans le cadre d’une identité récurrente). Le medium, le message, la forme, le ton et le canal de diffusion sont autant d’éléments permettant une expression de colère brute. Pour être légitime, une action émotive ne doit jamais être la négation de la rage ou de l’amour.


Le point le plus important d’un récit d’artivisme anti-capitaliste est celui de « chuchoter depuis les feux de la rampe ». Il ne s’agit pas d’une glorification narcissique, où le public serait spectateur d’une lutte menée en son nom. La puissance du récit Révolutionnaire réside dans son absence de fin : à partir du moment où on l’entend, on en fait partie et c’est à nous de le poursuivre. Le récit au sens propre (non-fictif) n’est pas scénarisé, il n’a pas d’harmonie. C’est une mélodie dont on ne connaît que les précédentes notes, un concert permanent où chaque personne peut jouer la note de son choix à tout moment.